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Fucking-four nous voilà!!!
Fucking-four nous voilà!!!
Un lundi, 11h30 sortie de l'école. Mon fils (quatre ans dans un mois) pleure toutes les larmes de son corps à la sortie la classe. La maîtresse m'explique que la matinée a été compliquée par moments, qu'à chaque interdiction ça a été la crise. "Impossible de lui dire non aujourd'hui". Pour couronner le tout, il s'est fait pipi dessus tant il a "débordé" ce jour là....
Bref, la matinée de la loose.
Dire que ça allait super bien pour lui à l'école depuis plusieurs mois, qu'il avait des copains, qu'il était vraiment devenu un petit garçon autonome, certes énergique mais souriant, agréable, plein de ressources.... exits les colères à chaque contrariété, les angoisses, les nuits pourries à force de cauchemars, welcome la politesse, l'autonomie, les nuits apaisées, la sérénité. Bref cette sensation grisante de vivre avec un petit garçon qui grandit super bien et qu'enfin tous ces choix, cette fatigue, cette fermeté, cette bienveillance sont enfin payants!!!! Cette certitude que finalement "on gère de la fougère".
Mais non, depuis plus d'un mois c'est le retour des grooooosses colères, bouderies, gestes désagréables et autres grognements, négociations interminables à propos de "quivarangerquoietquand" ou encore les prises de têtes à propos de tous ces moments instaurés depuis toujours et qui roulaient (enfin!!!!!), comme le bain, le coucher, le nettoyage des dents, des mains etc..... A ceci prêt que la bête a bien grandi et a gagné en intelligence et en subtilité...
Ses résistances sont donc beaucoup plus difficiles à contrer, ses stratégies beaucoup plus au point (et il faut pas la lui faire, il connaît toutes nos ficelles): demander à papa quand maman a dit non, flirter avec la limite (sans toutefois la dépasser....malin le p'tit coraya...), ranger avant dîner avec la plus mauvaise volonté (et la plus grande lenteur!!)du monde quand le menu ne lui convient pas... Extraits choisis:
"- Chouchou il va falloir s'habiller, c'est l'heure!
- Pffff, nan j'ai pas envie
-Certes mais là c'est obligé sinon on va être en retard chez mamie...
-.....................................
- Mon grand, même si tu y mets de la mauvaise volonté on va quand même devoir y aller donc dans 5 minutes on va poser ton jeu et je t'amène tes vêtements.
- Je veux un t-shirt à manche longue, mon pull Mickey et mon imperméable!
- Euh il fait 25 degrés dehors et grand beau, donc ce sera veste en jean, Ok pour le pull Mickey, le t-shirt est à manche courte vu les températures, tu préfères celui avec le requin rigolo ou celui à rayure??
-Je veux celui à manche longue.
- Impossible. Avec le requin ou les rayures?
- Je veux celui à manche longue
-Impossible fait trop chaud, donc celui avec le requin ou les rayures?
-Naaaaaoooooonnnn je veux des manches longueuuuuuux (le tout en chouinant et en tapant du pied of course!)
-Je sais que tu es déçu mais c'est comme ça....bon je prends celui avec le requin.
-Naaaaan.......pfffff grrrrrr mmmmmmhhhh mais euuuuuh. Je veux les rayures...."
Je tiens à préciser que le cirque a été le même pour le bas....et que nous ne sommes pas arrivés en retard.
Le truc c'est que l'un dans l'autre on finit par avancer mais c'est la guerre, pour absolument tout. Et qu'à force de vouloir éviter la crise, on finit invariablement par se faire bouffer. Après quelques semaines d'expérimentations (et de stress, et de fatigue, et de doutes, et de hontes et....) et après quelques concertations avec mes "partenaires de galères" (merci Chéri et les copains qui ont la "joie" de vivre avec un "quatreans") j'ai mis en place une "stratégie de combat":
1) Prévoir une marge de négociation: encore plus que lors du "terrible-two" lors d'une prise de décision je réfléchis rapidement à ce que je suis prête à "lâcher" et à ce qui n'est pas négociable et j'annonce la couleur. Dans le même ordre d'idée, je prévois un temps supplémentaire pour faire les choses....histoire de gérer la crise avec le moins de stress possible.
2) Je fais ce que je dis, je dis ce que je fais et je tiens le cap. Négocier interminablement et revenir sur l'essentiel pour moi finit par grignoter mon espace vital et ne rend pas "monpresquequatreans" plus heureux ou apaisé. Donc après avoir annoncé la couleur je tiens bon...jusqu'au bout. Mieux vaut gérer et accompagner une crise que de lui laisser croire qu'il pourra tout faire et tout avoir dans sa vie....
3) Je passe le relais. Ca c'est vraiment dur pour moi. Admettre que je ne peux pas tout pour lui, que son père non plus et que parfois je dois courir le risque qu'il soit pénible avec quelqu'un d'autre pour pouvoir me préserver et faire preuve de patience quand il est là. D'autant qu'il faut bien le dire la plupart du temps il est charmant.....avec les autres.
4) J'échange avec d'autres personnes vivants les même déboires que moi! Nous avons la chance de cotoyer des proches qui eux aussi ont un "quatreans" à la maison et qui en bavent (aussi). Ces moments de discussions aident à se sentir moins seuls, à mettre les choses en perspectives. Je me paye aussi le luxe de lire quelques ouvrages sur le sujet quand je me sens "à court" d'idées....
Camarades courage! Nous vaincrons (et nos enfants aussi....)!
Tags : parentalité et enfants
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